L’abandon du projet de construction d’une centrale gaz à Landivisiau est possible.

Lors de sa venue à la conférence bretonne de l’énergie du 13 mai dernier, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie Delphine Batho, sans répondre aux questions posées par le collectif Gaspare et par la conseillère régionale Anne-Marie Boudou, a affirmé qu’il n’était pas possible de revenir sur cette décision de l’Etat, que cette centrale était nécessaire pour la sécurité d’approvisionnement de la Bretagne en électricité, ajoutant qu’elle assumait cette responsabilité pour éviter toute rupture d’approvisionnement.

Nous pensons que la ministre ne peut se contenter d’écarter les arguments exposés dans la lettre ouverte (1)  et dans le scénario électrique alternatif breton. En effet, ceux-ci exposent clairement que l’abandon de cette centrale est possible si d’autres choix sont mis en œuvre pour la transition énergétique de la Bretagne. Sur ce point, nous regrettons que la Bretagne n’ait pas organisé un débat citoyen comme 14 autres régions dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique. D’autant que la Conférence bretonne de l’énergie est devenue un lieu d’informations et de décisions prises par le préfet et le président de la région et non de débat.

Nous appelons à participer à la manifestation de samedi 1er juin organisée par le Collectif Gaspare (2) et ainsi rappellerons à la Ministre que les citoyens et les élu-e-s attendent un vrai débat public sur ce projet.

 

Les sept conseillers régionaux EELV en Bretagne.

 

Michèle Le Tallec et Jean-Pierre Trillet, co-secrétaires régionaux EELV Bretagne.

 

Les Groupes locaux EELV de Brest, Abers Iroise.

 

 

 

(1)     Lettre ouverte remise à la Ministre par Anne-Marie Boudou, le 13 mai dernier. Restée ce jour sans réponse. En pièce jointe.

 

(2)     Rdv à 14h30 place du Champ de foire à Landivisiau. Anne-Marie Boudou sera présente.

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A l’occasion de la conférence bretonne de l’énergie qui se déroule en ce moment même à Rennes, EELV a remis à Delphine BATHO, Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, une lettre ouvertepour lui demander un moratoire sur le projet de construction d’une centrale à cycle combiné gaz à Landivisiau (en cliquant ici).

Treize centrales ont déjà été construites en France, alors que la France s’était fixé en 2009 un objectif de dix. Toutes les centrales gaz en service fonctionnent moins de 3 500 heures alors que leur utilisation n’est pas rentable à moins de 4 000 heures. Il n’y a donc pas besoin de nouvelles unités. 

De plus, sur le plan technologique, ces centrales, ont un rendement faible de l’ordre de 55 %. Elles accentuent la dépendance énergétique de la France qui importe 98% de son gaz naturel.

Enfin, le projet de centrale gaz de Landivisiau est défini par le Pacte électrique breton comme un outil censé permettre de répondre au phénomène de pointe électrique que connaît la Région Bretagne et estimé par EDF à 120 heures par an.  Dans un tel contexte, on imagine mal que ce projet de centrale puisse atteindre son seuil de rentabilité. Le contrat avec Direct Energie-Siemens prévoit un versement de 40 millions d’euros par an sur 20 ans, soit 800 millions, en cas de non rentabilité de la centrale. La probabilité est donc extrêmement forte pour que cette somme soit versée chaque année alors qu’elle serait bien mieux utilisée pour l’accélération du développement des énergies renouvelables.

Pour EELV, la solution n’est pas dans la construction d’un moyen de production supplémentaire, mais dans laconcrétisation d’un modèle énergétique fondé sur la sobriété, l’efficacité énergétique (notamment l’urgence de la rénovation thermique des bâtiments), et les énergies renouvelables.

Anne-Marie Boudou,
Conseillère régionale EELV Bretagne
Membre de la Conférence bretonne de l’Energie

Lundi 13 mai 2013