Aujourd’hui, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sort son nouveau rapport scientifique sur l’état de notre climat et les risques qui nous incombent si nous ne réduisons pas sérieusement nos émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies1. Ce rapport analyse les incidences en cours et futures dans les domaines de l’eau, l’agriculture, la santé, des écosystèmes terrestres et marins, des infrastructures et la sécurité humaine en se basant sur des scénarios d’émissions non contrôlées de gaz à effet de serre. Pour Yannick Jadot, député européen EELV, coordinateur du Groupe des Verts sur le climat, ce dernier rapport confirme l’absolue nécessité et l’urgence d’agir si nous ne voulons pas subir les impacts dramatiques du dérèglement climatique.
» Il y a quelques jours, l’Organisation météorologique mondiale indiquait officiellement que les nombreux phénomènes climatiques extrêmes vécus en 2013, depuis le dramatique typhon Haiyan aux Philippines à l’exceptionnelle canicule en Australie, en passant par les tempêtes et intempéries à répétition dans l’Ouest de la France, sont des indicateurs du réchauffement climatique provoqué par l’homme. C’est au tour du GIEC de prévoir le pire si nous n’agissons pas. Ce ne sont pas seulement des catastrophes météorologiques qui nous frapperont plus fréquemment et plus intensément. Ce sont des bouleversements structurels considérables qui sont à l’œuvre : réduction de la disponibilité en eau potable pour une part croissante de la population mondiale; chute des rendements agricoles alors que la population continue de croître, notamment en Afrique, entrainant davantage de famine et de pauvreté chez les populations les plus vulnérables du monde; migrations climatiques; modification très rapide des écosystèmes à laquelle beaucoup d’espèces végétales et animales ne parviendront pas à s’adapter; coûts économiques et sociaux exorbitants pour nos sociétés…
L’origine humaine du dérèglement climatique est démontrée. Nous en vivons dramatiquement les premières conséquences et savons la catastrophe qui nous attend si nous n’agissons pas. L’inaction est un crime contre l’humanité et la planète. La bonne nouvelle est que nous avons les moyens d’agir, de modérer le réchauffement sous le seuil fatidique des 2 degrés et, en partie, de nous adapter. Encore faut-il résister aux pressions des lobbies des énergies fossiles effrayés de perdre la manne financière énorme issue de notre addiction au pétrole. Nos gouvernements européens, trop sensibles à ces pressions, hésitent encore à s’engager résolument dans les économies et l’efficacité énergétique et dans les renouvelables. Toutes les études et l’action de pays, de régions, de villes, d’entreprises et de groupes de citoyens le prouvent pourtant: Engager la transition énergétique pour lutter contre le dérèglement climatique peut générer des millions d’emplois et des gains de pouvoir d’achat, crée des centaines de milliers de PME sur tous nos territoires, renforce notre sécurité énergétique. La France, qui accueillera en 2015 la grande conférence internationale sur le climat, doit cesser de tergiverser. Sa loi de transition énergétique et le paquet climat-énergie européen doivent être la traduction d’une responsabilité enfin assumée!
1 NB : Un troisième rapport sur les sera publié le 12 avril prochain sur les moyens d’atténuer les effets du CC, et le Cinquième rapport d’évaluation du GIEC (AR5), rassemblant les rapports des différents groupes de travail, sera publié d’ici à la fin de 2014.
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